Intégralement recyclable, une durée de vie sans précédent et un système de batterie interchangeable : la nouvelle trottinette électronique B mise à disposition par Bolt Mobilities semble s’imposer comme l’offre de micromobilité la plus avancée du marché.
Quelles perspectives pour ce service arrivé tardivement dans la capitale ?
Le 15 mai 2019, l’entreprise Bolt Mobilities, co-fondée par l’athlète renommé et désormais entrepreneur Usain Bolt, lance à Paris sa flotte de trottinettes électriques en libre service. Le véhicule au design robuste prônant une durabilité supérieure aux services existants, a été remarqué lors de sa présentation à VivaTech 2019. B rejoint les modèles des 11 autres prestataires de mobilité déjà implantés dans la capital. Cette concurrence ne décontenance pas la docteur Sarah Haynes, co-fondatrice de Bolt Mobilites, qui présente leur nouveau produit comme la solution de déplacement la plus haut-de-gamme des services existants.
C’est par un discours axé sur le développement durable et le désir de rendre accessible la mobilité au plus grand nombre que la marque dévoile sa nouvelle flotte. On remarquera les caractéristiques en avance sur la concurrence que propose ce nouveau modèle :
L’une des plus grandes avancées de cette trottinette de nouvelle génération est la présence d’une batterie interchangeable : plus besoin de camionnette pour récupérer les appareils abandonnés sur les trottoirs. Ce système de batterie remplaçable, absent de la plupart des modèles concurrents, offre au produit une disponibilité accrue, la recharge n’étant pas longuement effectuée par des utilisateurs volontaires.
Ce bon en avant est accompagné d’un choix des matériaux et de techniques de fabrication allongeant considérablement la durée de vie du véhicule : la moyenne des trottinettes concurrentes étant de 2 mois, les 2 ans de durée de vie annoncés par Bolt Mobilities indiquent l’engagement de ce service, qui ne cesse de clamer sa volonté de servir un idéal de durabilité.
Cet idéal est aussi caractérisé par une annonce intéressante de la marque : le modèle B est intégralement recyclable. Issue d’un processus de fabrication différent des concurrents, la trottinette est constituée d’une armature en aluminium, affublée d’un design laissant deviner une robustesse sécurisante. Cette volonté de répondre aux attentes en matière de sécurité est augmentée par la possibilité de se tenir de face sur la trottinette, les pieds côtes à côtes. Un atout qui sans être une innovation offre au conducteur une meilleure visibilité ainsi qu’une meilleure posture.
On notera aussi la présence d’un système de geofencing forçant la trottinette à ralentir puis à s’arrêter sur les zones inadéquates à la circulation. Ce système de sécurité douce est envisagé par de nombreuses marques pour répondre à la demande de sécurité du public piéton.
En résumé, on peut remarquer un modèle plein de promesses sur les problématiques de durabilité et de sécurité. Sarah Haynes justifie l’arrivée tardive sur le marché par la longue observation des défauts de la concurrence que la marque a opérée pour construire son produit.
Bolt n’aura pas le droit d’utiliser son nom pour cette flotte.
Dans le même temps que l’annonce du service, Bolt Mobilities perd un procès intenté par l’entreprise homonyme Bolt Txfy, d’origine estonienne. Le tribunal de grande instance de Paris est saisi afin d’interdire l’utilisation du nom Bolt par la marque du sprinteur. Mais la co-CEO Sarah Haynes indique vouloir faire appelle, expliquant à demi-mot que cette appropriation du nom cache les intentions agressives de ce concurrent, l’un des anciens employés de Bolt Mobilities ayant par le passé quitté son équipe pour rejoindre l’attaquant Bolt Txfy. Le sprinteur n’aura donc pas le droit d’utiliser son propre nom ; subsiste alors l’initiale B, que Didier Louvet, le directeur de B France décrit comme le fruit d’une décision de justice contestable et temporaire.
Malgré ce déboire juridique, la présentation à VivaTech 2019 est remarquée, qui plus est saluée par la visite du président Macron au stand de la marque, un rapprochement avec les pouvoirs publiques soldé par la signature d’une charte de bonne conduite auprès de la mairie de Paris. Durant le salon, on remarquera que l’athlète n’utilise pas sa présence scénique pour s’étendre en discours : il semblerait qu’Usain Bolt soit présent pour offrir à sa marque un léger storytelling, en incarnant la vision de son entreprise, quand la co-CEO Sarah Haynes s’applique à répondre aux questions plus techniques. La co-fondatrice présente les caractéristiques techniques du modèle en essayant au maximum de se démarquer d’une concurrence qu’elle juge plus axée sur des revenus à courts termes et éloignés des problématiques de durabilité que la B promet de solutionner.