Imprimez bien ce sigle : VTOL, Vertical Take-Off and Landing ou Décollage et Atterrissage Vertical en bon français. Une méthode de vol proche de l’hélicoptère, nécessitant peu de place, qui permettrait de donner vie à la « voiture volante » déjà bien implantée dans l’imaginaire collectif des transports du futur.
Un futur proche, très proche : en France ou à l’étranger, les innovations et prototypes fonctionnels se multiplient, tant et si bien que les premiers taxis volants pourraient survoler Paris d’ici seulement 5 ans. Si le défi technique est en grande partie relevé, ce sont les problématiques de déploiement à grande échelle et de confiance du public qui sont à l’ordre du jour.
Tour d’horizon des opérateurs impliqués, de la RATP à Uber
On sait depuis 2018 l’engagement du groupe RATP, qui dévoile cette année un partenariat avec Airbus pour le développement d’une flotte de taxi électriques volants. Mathieu Dunant, directeur de l’innovation du groupe RATP, indique dans un communiqué vidéo que les deux entreprises en sont d’ores et déjà aux phases d’études de faisabilité. Ces études sont axées sur des questions très concrètes : où garer et faire décoller les futurs engins et quels coûts pour les utilisateurs. D’après Dunant, « les objets technologiques sont prêts ». Pour le réseau des transports parisiens, il s’agit désormais de mettre sur le marché des engins qui respectent les objectifs écologiques et techniques tout en s’incluant sans accroc dans le paysage quotidien des franciliens, ce qui demandera notamment des formules de transport accessibles à tous.
Airbus n’est pas le seul industriel français à s’intéresser aux voitures volantes : on peut également citer la start-up française Hover Taxi qui présente déjà une version fonctionnelle de taxi volant électrique conçu pour les territoires urbains et péri-urbains. Ce taxi volant fabriqué à Toulon est revendiqué zéro émission, et s’accompagnerait d’un dispositif complet de stations d’accueil et embarquement en matériaux recyclés. Toujours en attente d’une certification par l’Agence Européenne de Sécurité Aérienne, la start-up communique déjà l’objectif d’un prix étonnamment bas de 50€ pour une course intra-urbaine de 5 à 10 minutes.
À l’étranger, on trouve une dizaine d’acteurs crédibles, dont l’entreprise allemande Lilium qui a diffusé récemment les vols d’essais concluants de son engin, prévoyant une commercialisation dès 2025 pour une application en territoire urbain, au prix annoncé d’environ 75 dollars US pour une course de 6 minutes. On pourra également citer le très attendu Uber Air de la célèbre firme de VTC américaine, qui dévoilait en 2018 son projet de taxis volants nourris aux batteries ion-lithium, projetant une mise en service dès 2023.
Les défis de la réglementation et de l’engouement des usagers
Dan Elwell, directeur de la FAA, l’Administration Fédérale de l’Aviation américaine, annonçait directement après la révélation du projet Uber Air « [qu’]aucune concession [ne sera faite] sur la sécurité ». De même, les certificats de l’Agence Européenne de Sécurité Aérienne ne tombent pas du ciel et devraient prendre plusieurs années avant d’être donnés à des industriels triés sur le volet. Le défi est de taille, car une innovation de cette envergure pourrait générer des accidents mortels et spectaculaires très rapidement, anéantissant un immense potentiel de modernisation des transports, pour un coup humain inestimable. Malgré les années de recherche pour garantir la sécurité d’une circulation dans les ciels métropolitains, l’adaptation du public pourrait être difficile.
L’effet d’annonce futuriste est à double tranchant et pourrait à la fois susciter un fort engouement et une peur justifiée de ce nouveau mode de transport. Pour rassurer les premiers usagers, et par mesures de sécurité, les premiers véhicules seront dotés d’un.e pilote. C’est en tout cas ce qu’annoncent le duo Airbus RATP, la start-up HoverTaxi et les allemands de Lilium. Chez cette dernière entreprise (et plusieurs autres), la technologie rendant autonomes les voitures volantes est déjà existante. Pour autant, une période de transition avec chauffeur semble nécessaire pour éviter toute réticence du public.